Conférence d’Armelle Mabon “l’histoire méconnue des prisonniers de guerre indigènes’’

26 mai 2011 - Conférences

Jeudi 26 mai 18H30 Salle Courbet,
6 rue Mégevand à Besançon
Par Armelle Mabon,
enseignante-chercheur à l’université de Bretagne Sud

Après la défaite de 1940, près de 70 000 prisonniers coloniaux de toutes origines sont détenus dans des Frontstalags en France. À partir de 1943, le IIIe Reich a besoin de tous ses soldats sur le front de l’Est et exige de Vichy que des soldats métropolitains gardent leurs propres troupes ; une situation aussi absurde qu’infamante que des officiers et sous-officiers accepteront pourtant. Dans le même temps, d’autres Français habitant à proximité des camps organiseront des filières d’évasion pour ces soldats coloniaux. Solidarité des uns, compromissions honteuses des autres… la situation singulière des prisonniers coloniaux illustre parfaitement l’extraordinaire dualité de la période.

En 1939, près d’un dixième des cinq millions de soldats français venait des colonies dont 340 000 Nord-Africains, majoritairement Algériens. De cette armée déconfite, les Allemands, tout à l’idéologie de la race blanche supérieure, refusèrent que «leurs» prisonniers «indigènes» ne viennent contaminer l’Allemagne aryenne. C’est ainsi que les autorités pétainistes créèrent dans des conditions souvent infrahumaines des « frontstalags » dans tout le pays occupé. En novembre 1940, on comptait 57 camps pour 80 000 « indigènes ». Certains, s’évadant, rejoignirent les maquis de la Résistance française. L’universitaire Armelle Mabon ne se contente pas de dire les éléments de cette situation oubliée, mais sous-tend dans le détail les relents racistes de la politique vichyste. El Watan (Algérie) du 8 février 2010


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